Un père à la plancha

POISSON-QUINTON Samuel

Le narrateur, trente-six ans, est cuisinier dans un fast food. À l’heure de pointe, pas le temps de réfléchir… sauf qu’il vient d’apprendre le décès de son père interné depuis deux ans dans une institution psychiatrique. Alors, tout se bouscule dans sa tête : sa mère à prévenir, l’enterrement à prévoir (il est fils unique), ce boulot à quitter pour écrire…   Roman ou autofiction ? Les images et les souvenirs « remontent » en strates successives, dans une sorte d’urgence ; le Fils raconte le Père, ou plutôt la descente aux enfers du père, éminent psychiatre, avant la bascule dans la maladie. Assorti de quelques clichés personnels, le récit de cette dépossession de soi, dans son indécence cruelle, a de quoi heurter le lecteur, témoin malgré lui. En filigrane, transparaît la relation désastreuse du fils avec le père : trop tard pour en sauver quoi que ce soit ! Reste de ce temps retrouvé une sorte de chagrin à froid qui ne trouve pas toujours sur le plan de l’écriture la bonne distance. Trop proche peut-être du vécu, le roman est inabouti. (M.-T.D. et C.B.)