Un lieu nommé oreille-de-chien

THAYS Iván

Dans une pauvre région montagnarde, peu avant les élections, le président péruvien Toledo installe une commission d’enquête sur les exactions commises par les guérilleros et les forces de répression sous le mandat de son prédécesseur Fujimori. Le narrateur, journaliste, est chargé par son quotidien de Lima de couvrir sur place cet événement. Le jour de son départ, sa femme Monica lui annonce qu’elle le quitte. Pendant son rude séjour andin, toujours hanté par le souvenir de Monica et du petit Paulo qu’ils ont perdu, il entame une liaison avec une jeune indienne enceinte d’un géniteur mystérieux.

 

Le contexte socio-historique, sommairement évoqué, donne un certain intérêt à ce récit émaillé de quelques fines observations, et qui se lit assez agréablement. Le romancier péruvien, Iván Thays, esquisse une réflexion sur la mémoire en mettant en scène un homme qui s’avoue être constamment « mal à l’aise avec soi-même » et qui exalte son passé affectif tout en en gommant les ombres et les interrogations.