Tout ce qui nous submerge

JOHNSON Daisy

Gretel a seize ans lorsque sa mĂšre Sarah disparaĂźt. Elle la cherche longtemps et la retrouve une quinzaine d’annĂ©es plus tard prĂšs de la riviĂšre et du bateau sur lequel elles ont vĂ©cu. Pour connaĂźtre les raisons de cet abandon, elle accepte la promiscuitĂ© avec cette femme dont l’esprit s’égare. Son enfance, les disputes, leur isolement, leur langage inventĂ© et une peur indĂ©finie (le « bonak ») lui reviennent en mĂ©moire.   Le premier roman de cette jeune auteure britannique, surprend par son cĂŽtĂ© mystĂ©rieux, celui d’un monde fluide, profond et insondable, parcouru de courants menaçants, rĂ©gi par des dĂ©sirs incontrĂŽlĂ©s et par une fatalitĂ© Ă©trangĂšre. La confrontation Ă  la dĂ©gĂ©nĂ©rescence maternelle dĂ©crite avec pudeur rĂ©vĂšle une Ă©mouvante tendresse sous-jacente. De ce dialogue Ă  peine Ă©bauchĂ© sourd un sentiment d’impuissance face Ă  la vie. En chapitres alternĂ©s, rĂ©miniscences et actualitĂ© se succĂšdent. Les voix intĂ©rieures, les images et les rĂȘves obsessionnels, l’amour reçu, la mort donnĂ©e, la nature environnante elle-mĂȘme dessinent un univers plutĂŽt sombre. Semblable Ă  un conte, ce livre trĂšs joliment Ă©crit est difficile Ă  apprĂ©cier. Le thĂšme de l’identitĂ© le parcourt mais son expression complexe laisse une impression mitigĂ©e.  (M.-A.B. et B.T.)