Et ce sont les chats qui tombèrent

McCARTHY Tom

Victime d’un accident, un trentenaire londonien a touché huit millions cinq cent mille livres à l’issue de l’« Arrangement » conclu par son avocat. Depuis, quasi privé de mémoire, séparé du monde environnant, il veut employer sa fortune à reconstituer le passé, en s’appuyant sur de vagues et fugitives sensations. La société « Contrôle du Temps » l’aide à matérialiser d’obsessionnels désirs de remémoration. Des chats qui tombent du toit en série, le pianiste taciturne de l’immeuble qu’il croit avoir habité, l’odeur du foie cuit, le simulacre du casse d’une banque, etc., lui sont autant de prétextes pour théâtraliser son morne quotidien, et générer d’incessants questionnements quasi métaphysiques…  Tom McCarthy met en scène dans ce premier roman aussi déjanté qu’original, un héros – anti-héros ? – fasciné et mû par la capture du temps. Pour réapprivoiser le monde, l’homme met en scène sa propre vie, comme s’il lui fallait à tout prix reconstituer scènes, sensations et sentiments pour renaître. L’auteur use d’un ton décalé et d’un style très réaliste pour aborder le morcellement identitaire et la fantasmagorie de son personnage principal. Ouvrage surprenant… et ennuyeux.