Tarō, un vrai roman

MIZUMURA Minaé

Dans les années cinquante, Tarō, dernier enfant d’une famille très pauvre, est remarqué pour son intelligence par la grand-mère d’une riche famille aristocratique voisine qui prend en charge son éducation. Elle a une petite-fille, Yoko, dont Tarō devient le petit compagnon de jeu et d’école ; ils grandissent ensemble. Un sentiment profond les lie, mais la différence de classes sociales s’oppose à leur amour. Avant ses vingt ans, Tarō s’exile aux États-Unis comme chauffeur particulier. Par son travail et son intelligence, il fait très vite fortune et, richissime et célèbre, voyage entre le Japon et l’Amérique.

 

L’auteure a rencontré Tarō aux États-Unis dès l’âge de neuf ans. Interpellée par son étrange personnalité, elle suit de loin sa réussite, puis, par ses déplacements entre les deux pays, en apprend suffisamment sur lui pour faire de sa vie un roman. Plus que l’intrigue est intéressante la peinture minutieuse, à la mode japonaise, du profond bouleversement économique et culturel qu’a connu le Japon après la guerre. Les familles aristocrates ont perdu leurs privilèges, richesse et art de vivre, les pauvres ont eu accès à l’argent, les traditions ont cédé la place au mode de vie occidental et au progrès. Mais la passion reste intemporelle.