Survivre en Tchétchénie.

IACHOURKAEV Soultan

& &

 

En janvier 1995, resté chez lui, dans les faubourgs de Grozny, alors que sa famille est à l’abri du cataclysme des bombardements russes, Soultan Iachourkaev tient son journal pendant plusieurs mois. Pour survivre, mais aussi pour témoigner, ce Tchétchène fin et cultivé, qui a eu un rôle dans la politique régionale, libère et note, dans le désordre, ses pensées ainsi que les discussions qu’il partage avec deux voisins illettrés mais perspicaces… son chien et un veau nouveau-né !

 

Les Tchétchènes, “Français du Caucase” selon Alexandre Dumas, ne se sont jamais remis de la déportation et des famines durant treize années au Kazakhstan ; ils revendiquent le droit d’être un peuple. C’est la politique, l’histoire, l’ethnologie, la linguistique, l’âme de ce pays avant la proclamation de la charia que l’on découvre par petites touches grâce à Soultan Iachourkaev, à sa rage d’écrire, teintée d’autodérision. Le lecteur qui a persévéré au-delà des premiers chapitres, malgré le caractère décousu d’une méditation lardée d’éclats d’obus, découvre comment on en est arrivé à tant de barbarie. « Et si l’homme avait épuisé son humanité ? » Un témoignage fort.