Sonny Liston était mon ami

JONES Thom

Immersion dans une Amérique sans fard, chez des boxeurs, marines, étudiants, chômeurs, malades, ouvriers. Les ambitions sont souvent déçues, la recherche du bonheur ou de l’amour semée d’embûches ; les coups partent facilement, la dépression guette, l’alcool s’offre comme le compagnon encombrant des échecs et des deuils. Mais tous, ou presque, luttent, dans ces tranches de vie de quelques heures ou de toute une existence, afin de grapiller des bribes de joie ou de plaisir, jusque dans la salle d’attente d’un médecin ou l’hôpital psychiatrique.

 

Le style de Thom Jones reste percutant (Coup de froid, NB janvier 2008). Langue vigoureuse et crue du soldat, gouaille populaire du boxeur ou de la vieille dame plongée dans ses souvenirs : l’écriture s’adapte à chaque héros. Les dialogues comme saisis au vol, la narration rythmée et vivante permettent l’immersion rapide dans un univers d’un réalisme saisissant. Difficile de ne pas être pris par la force de ces nouvelles, dont l’atmosphère parfois pesante peut virer à la comédie noire, où une fin sereine surprend après une descente aux enfers éprouvante.