Solovki

Un journaliste florentin enquête sur la disparition de trois jeunes compatriotes dans l’archipel russe Solovki, perdu en mer Blanche. À la recherche d’informations, il visite leurs familles, puis s’envole pour continuer ses investigations sur place avec une ancienne camarade de lycée. Ils découvrent une terre extrêmement inhospitalière, où survivent quelques habitants, et le célèbre monastère du XVe siècle, à la rénovation duquel travaillaient les disparus, utilisé comme bagne pendant la période soviétique. Ils rencontrent en particulier un pope, une femme et son fils arriéré… Le journaliste fera plusieurs voyages pour approcher de la vérité. Claudio Giunta, professeur, fort de son expérience universitaire, oppose l’âpreté et la rudesse de la vie dans l’archipel à la douceur et la lumière florentines, et le caractère de ses habitants, façonné par l’isolement et la rudesse du climat, à la société italienne. Dans ce long roman noir et psychologique, l’auteur donne la parole au journaliste dans deux parties qui encadrent le journal d’un des disparus. Le style traduit avec intelligence les interrogations du héros tant sur sa propre vie que sur les événements qu’il couvre. Les personnages sont finement analysés. Il émane du récit une forte angoisse, accentuée par un dénouement perturbant. (J.M. et J.C.-N.)