Sans la télé

GUÉRAUD Guillaume

S’asseoir dans une salle noire aux côtés d’un des auteurs les plus connus de la littérature de jeunesse, et voir apparaître sur l’écran quelques uns des héros qui ont habité son imaginaire d’enfant privé de télévision par une mère et un oncle ennemis de l’écran « qui rend crétin ». Discuter des scènes qui l’ont marqué. Échanger Goldorak contre Scarface, La petite maison dans la prairie contre Il était une fois dans l’Ouest, et vivre Les aventures d’Huckleberry Finn dans le texte plutôt qu’en dessin animé.

 

Chaque film est mis en parallèle avec des circonstances particulières de son parcours de jeune en marge de ce que la télé déversait. À travers les films du cinéclub proche de sa cité de banlieue, Guillaume Guéraud a appris très jeune la violence des écrans, qui faisait écho à celle des espaces où ses copains fumaient leurs premiers joints et subissaient leurs premières descentes de police. Son style très visuel est sans doute inspiré dans sa forme narrative par la vision de tant de scénarios et d’images. Des extraits de scripts ou de dialogues de films ponctuent chaque épisode, autant de chapitres courts à travers lesquels défile la jeunesse de l’auteur. Sa belle écriture incisive présente chaque film sous l’angle qui s’ajuste avec précision dans le puzzle de sa personnalité en devenir.