Sangsues

ALBAHARI David

La Serbie sous Milosevic. Une jeune inconnue est giflée par un homme, au bord du Danube. Témoin de la scène et intrigué, le narrateur, journaliste à Belgrade, part à sa recherche. Cette quête va le piéger dans un dédale de rencontres et d’événements insolites. Il découvre alors l’existence d’un réseau antijuif dont il rend compte dans son journal. Espionné puis agressé par un groupe de néo-nazis dénonçant le « complot sioniste international », il tente, néanmoins, de dénoncer l’antisémitisme ambiant.  « La vie est un théâtre de marionnettes dont de nombreux fils sont cassés et chacun de nous un marionnettiste, malheureux dans son effort pour rattacher les fils pour faire fonctionner l’ensemble ». Excuse naïve ou ironie manipulatrice de l’auteur pour qualifier son propre récit ? Dans ce roman très dense, où de longues phrases s’éternisent et se ramifient à l’envie, le luxe de détails sature les lignes. Dans le contexte politique de l’époque, le rôle de la peur – et de son corollaire la paranoïa – qui sous-tend le texte, est pertinent et offre même tous les ingrédients d’un bon thriller. On regrette que le marionnettiste ait, un tant soit peu, échoué dans sa tentative…