Veronica, la narratrice, trente-neuf ans, mariée, mère famille, est une des filles de la très nombreuse fratrie Hegardy de Dublin (neuf enfants vivants). Elle étouffe d’avoir refoulé un noir secret concernant son frère Liam, un événement dont elle a été témoin pendant leur enfance. Lorsqu’elle apprend que Liam s’est suicidé et qu’elle est chargée d’organiser ses funérailles, elle n’a de cesse de retrouver ce qui s’est réellement passé pour le révéler à la famille réunie lors de la veillée funèbre. Alors, elle écrit des nuits durant, dans l’urgence et la fébrilité, à la recherche de la vérité, au risque de détruire sa propre vie.
Veronica fouille dans ses souvenirs – réels ou fantasmés – et recompose le passé, jette un regard aigu sur cette famille marquée par le destin et décortique jusqu’au malaise les relations à l’intérieur du clan. Servi par une écriture riche, rugueuse, crue parfois, ce texte intense, tragique même, retient le lecteur. Très différent de Le Choc de la maternité (NB avril 2008), chronique autobiographique, ce livre a valu le Booker Price à l’auteure.