Rester vivante

LEBLANC Catherine

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EngluĂ©e dans un univers familial malsain, dĂ©goĂ»tĂ©e par un pĂšre vulgaire qu’elle ressent comme un danger, la narratrice est repliĂ©e sur elle-mĂȘme, s’impose des frustrations alimentaires, lutte en permanence contre l’angoisse, mais attend aussi de la vie et de la sexualitĂ© autre chose que le modĂšle parental. InvitĂ©e par une amie Ă  une soirĂ©e, elle rencontre Ganji, un Eurasien tendre et patient, et dĂ©cide de franchir le pas :  premiĂšre expĂ©rience sexuelle Ă©panouissante, choix lucide, sans lendemain.

L’adolescente dĂ©couvre une part inconnue d’elle-mĂȘme, a le sentiment d’avoir accompli un acte libre et se tourne vers la vie. C’est la partie du roman la plus rĂ©ussie aprĂšs un dĂ©but qui s’attarde un peu sur les problĂšmes que l’hĂ©roĂŻne raconte Ă  la premiĂšre personne. Le contraste entre l’approche pornographique de la sexualitĂ© du pĂšre et une relation respectueuse, sensuelle mais jamais brutale, a certainement un impact bĂ©nĂ©fique.