Qu’à jamais j’oublie

MUSSO Valentin

Alors que Théo, photographe fétiche des stars hollywoodiennes, assiste à Paris au vernissage de photos d’art de son défunt père, la police lui annonce que sa mère, belle femme distante, a tenté d’assassiner un ressortissant suisse âgé. Face au mutisme maternel, Théo mène l’enquête et fouille dans le passé familial trouble où son demi-frère, peintre alcoolique, et lui-même ont baigné. La coopération d’une jeune universitaire suisse l’aidera peut-être à découvrir la vérité…

Valentin Musso (Un autre jour, Les Notes novembre 2019) s’affirme à nouveau comme un maître du thriller dans ce roman au suspense psychologique parfaitement huilé qui lève progressivement le voile et réserve des rebondissements de taille jusqu’à la fin. Chaque personnage joue sa juste partition, la mère emmurée dans un très lourd passé, la tante aimante liée par le secret, les deux fils porteurs d’un traumatisme caché. Sont également bien cernés les personnages secondaires du passé – amie de pensionnat, éducateurs pervers – et ceux du présent – avocat médiatique, chercheuse sympathique rattrapée par son passé. L’auteur s’est très intelligemment appuyé sur un fait réel, le maintien jusqu’en 1981 d’internats administratifs suisses où on enfermait des jeunes filles de toutes conditions pour des faits jugés immoraux. Une belle réussite. (L.K. et A.Be.)