Primo.

DESBIOLLES Maryline

De ses grands-parents italiens Ă©migrĂ©s en Savoie dans les annĂ©es trente, l’auteure ne sait pas grand-chose. Elle se plaĂźt Ă  s’interroger sur leur existence, entre Turin au temps de Mussolini et Ugine en Savoie, vingt ans aprĂšs, oĂč ils habitĂšrent, commerçants en mercerie. Sa grand-mĂšre alla de Savoie Ă  Turin, accoucher de son deuxiĂšme enfant, accompagnĂ©e de Primo, l’aĂźnĂ© ĂągĂ© de dix-huit mois. Elle revint sans lui, mort, enterrĂ© peut-ĂȘtre dans une fosse commune. Jamais elle ne crut Ă  sa mort et sa petite-fille refait ce voyage, enquĂȘte Ă  Turin. S’y mĂȘlent l’usine qui ferme en Savoie, la guerre, le maquis des GliĂšres, les otages, la mort encore.

 

Un long poĂšme-complainte qui plonge dans un difficile et rude passĂ© familial. Une Ă©criture qui sait Ă©voquer le temps qui passe et les saisons en des phrases chargĂ©es, surchargĂ©es de mots qui dĂ©ferlent les uns sur les autres (cf. Le goinfre, NB mars 2004). Des souvenirs Ă©pars teintĂ©s de nostalgie, doucement rassemblĂ©s, qui sont histoire inventĂ©e ou passĂ© qu’on feuillette. Attachant.