Pourvu que ça brûle

FÉREY Caryl

Il y a eu le temps d’avant: une jeunesse rebelle dont la violence intérieure s’exprime à coups d’automutilations ; les Clash en fond sonore, Brel et Bowie pour idoles. Il en émerge en lisant Djian, part faire un tour du monde, en revient homme. Après quelques déboires éditoriaux, des années de RMI, il repart à Auckland peaufiner sa connaissance des Maoris, en tire « Haka et Utu ». Ses voyages préparatoires, en compagnie d’une dream team d’amis affublés de surnoms savoureux, sont autant d’occasions de dresser des bilans politiques et sociologiques, d’entrer en contact avec les minorités, de recueillir des témoignages poignants. Population des townships de Cape Town, Indiens Mapuches d’Argentine, chamanes du Chili (Condor, NB juin 2016) peuplent ses romans dont la violence et la noirceur traduisent les traumatismes d’un pays. Caryl Férey maîtrise son récit pour livrer l’essentiel : ses sources d’inspiration, la quintessence de ses romans, sa relation affective avec ses personnages et donne envie de le lire ou le relire. (Maje et M.-N.P.)