Virginia Woolf et Vanessa Bell : une très intime conspiration.

DUNN Jane

Du mariage de Julia et Leslie Stephen, veufs chargés de famille, naissent quatre enfants, dont Vanessa, future Madame Bell, en 1879, et Virginia, future Madame Woolf, en 1882. Si la famille compte des esprits remarquables, on y trouve, hélas, des traces de démence. Julia meurt en 1895, Vanessa prend en charge sa cadette. Même si les Stephen affichent une certaine indépendance d’esprit, les conventions de l’époque victorienne empêchent les deux soeurs de vivre selon leurs goûts. La mort de leur père les affranchit ; belles, cultivées, elles attirent des jeunes gens brillants prônant  amour de l’art, liberté de parole et sexuelle : c’est la naissance du groupe de Bloomsbury. Très proches, parfois rivales, Vanessa, peintre, Virginia, écrivain, resteront liées jusqu’à leur mort, se déchirant parfois, se soutenant toujours.

 

Bien que quelques redites alourdissent les derniers chapitres, l’auteure compose un ouvrage agréable à lire, avec la peinture vivante d’une aristocratie intellectuelle en évolution à l’aube du XXe siècle. Le portrait des deux femmes, remarquablement douées mais mentalement fragiles, est tracé avec finesse, les liens qui les unissaient subtilement analysés.