Post-scriptum

SULZER Alain Claude

HĂŽtel Waldhaus, Suisse, 1933. Lionel Kupfer, star du cinĂ©ma allemand, se prĂ©pare Ă  son prochain rĂŽle. Seul, sans son amant Eduard restĂ© Ă  Berlin, il s’ennuie jusqu’au jour oĂč il rencontre le postier local, Walter. S’ensuit une brĂšve liaison. Mais l’horizon s’assombrit : Hitler prend le pouvoir. L’acteur apprend d’Eduard, proche du nouveau rĂ©gime, qu’en raison de ses racines juives il est indĂ©sirable en Allemagne et ne peut plus tourner de films. Il s’exile Ă  New York, mais ne s’adapte pas Ă  la culture amĂ©ricaine…

 

 L’auteur (Une mesure de trop, NB octobre 2013) mĂȘle la rĂ©alitĂ© historique – la montĂ©e du nazisme – et la fiction intimiste – la chute d’un monstre sacrĂ©. Il brosse avec beaucoup de mĂ©ticulositĂ©, de finesse et sans emphase les parcours des diffĂ©rents personnages. Les Ă©vĂ©nements se reflĂštent dans l’existence des uns et des autres. La force de ce texte rĂ©side Ă  la fois dans ses scĂšnes finement ciselĂ©es, dans l’habiletĂ© du romancier Ă  crĂ©er une atmosphĂšre et dans une rĂ©flexion sur des destinĂ©es, otages d’un monde en dĂ©clin. Un rĂ©cit trĂšs maĂźtrisĂ©, tout en gravitĂ©, sur l’oubli, l’isolement, la trahison et dont la pertinence s’impose encore au lecteur d’aujourd’hui. (F.L. et A.-M.D.)