Péchés capitaux

HARRISON Jim

À soixante-six ans, l’ex-inspecteur Sunderson achète, au nord du Michigan, un chalet pour se consacrer à la pêche. Celui-ci est situé à côté des trois fermes de la redoutée famille Ames. Les cinq fils du patriarche fondateur pratiquent, sans aucune retenue, inceste, viol, violences en tous genres. Sunderson entre rudement en contact avec eux. Lemuel, apparemment le moins déchaîné du lot, lui soumet des fragments du roman policier qu’il écrit. Ses frères et quelques rejetons sont progressivement éliminés. Y est-il pour quelque chose ? Revoici Sunderson, le héros de Grand Maître (NB octobre 2012). Toujours alcoolique, possédé par le sexe, il ne se remet pas de son divorce. Il est obnubilé par les sept Péchés capitaux et voudrait écrire sur le huitième : la violence. Jalonnée de morts, l’enquête ne progresse guère. Mêlant intimement passé et présent, Jim Harrisson rend sensible l’addiction à l’alcool, la frénésie sexuelle, la férocité déchaînée non seulement de son personnage, troublé par les injonctions divines, mais surtout de l’Amérique rurale profonde dont il dénonce la bestialité avec force. En écrivain chevronné, il entraîne son lecteur dans un tourbillon obsessionnel qui tourne en boucle. La violence n’a pas de fin. (C.P. et M.Bi.)