Paradis.

KENNEDY A.L.

Hannah Luckraft, la narratrice, Ă©mergeant d’une amnĂ©sie temporaire, tente de comprendre la raison de sa prĂ©sence en ces lieux, face Ă  des interlocuteurs qu’elle est censĂ©e connaĂźtre. Elle a fui une clinique au Canada et sa cure de dĂ©sintoxication pour retrouver l’homme dont elle est tombĂ©e amoureuse, Robert Gardener. Hannah, alcoolique invĂ©tĂ©rĂ©e, trĂ©buche d’un trou de mĂ©moire Ă  l’autre. À la recherche d’un paradis, elle Ă©voque sans complaisance ses tribulations, turpitudes, cauchemars, abjections, dans les bras d’amants de passage, jusqu’à ceux de Robert, buveur comme elle. L’auteur met en scĂšne, sans prendre parti, la narratrice et sa voix intĂ©rieure, et restitue la palette de ses diffĂ©rents Ă©tats (de la sobriĂ©tĂ© au delirium tremens). L’écriture fragmentĂ©e de ce rĂ©cit non conventionnel est constituĂ©e de ruptures, de dĂ©sĂ©quilibres, de flash-back.

 

Le lecteur peut se sentir dérouté par le thÚme traité et par les longueurs. Il appréciera cependant le talent original de A.L. Kennedy, déjà reconnu dans Volupté singuliÚre (NB avril 2001) ou Le Contentement de Jennifer (NB janvier 2005).