OK, señor Foster

CANSINO Eliacer

Comment s’intéresser à l’école quand on vient de perdre sa mère et que son père est souvent en mer ? Perdico, enfant solitaire mais observateur, préfère se promener dans son village de pêcheurs de la côte andalouse. À la poste, l’employé lui donne des timbres pour sa collection. Señor Foster, un riche Anglais, un des rares à être resté en Espagne, lui confie l’acheminement de son courrier et l’initie à la photographie. Un homme l’intrigue, Ismaël, qui se cache dans une cabane sur la plage et fait semblant d’être inculte. Pourquoi ? Les événements se précipitent quand l’enfant vole un billet sur un bateau, un faux billet. Le héros est attachant et son vagabondage, ses rencontres se lisent avec intérêt. Mais le récit reste très allusif sur la période historique. Un lecteur espagnol comprendra facilement que l’histoire se déroule sous Franco et que les vieilles haines de la guerre civile sont tenaces dans le village. Ces repères manqueront probablement aux jeunes Français pour tirer pleinement profit des dialogues intéressants entre l’Anglais, journaliste partisan des communistes et l’adolescent, où il est question de vérité et de liberté. Le trafic de fausse monnaie et le dénouement sont purement romanesques. (A.-M.R. et E.-E.H.)