« OH… »

Michèle, la cinquantaine, est une forte personnalité. Divorcée d’un scénariste raté, elle est la maîtresse du mari de sa meilleure amie et associée dans une société de production cinématographique. Un jour, elle se fait violer par un homme encagoulé ; mais la vie continue. Car Michèle sait assumer. Son père, assassin, est en prison depuis trente ans ; sa mère, une cougar qu’elle entretient ; son fils de vingt-cinq ans, un adolescent attardé qui endosse la paternité de l’enfant d’un autre ! Entre les menaces répétées de son agresseur et les préparatifs de Noël, oui, la vie continue… Philippe Djian (Vengeances, NB septembre 2011) nous fait entrer dans l’intimité d’une femme qui a construit sa vie comme une forteresse. Il suffit d’un nuage annonciateur pour comprendre que la routine va voler en éclats. L’héroïne est emportée dans un tsunami émotionnel au diapason de la tempête familiale qui se déchaîne. Les contradictions de la narratrice sont explorées : le bien, le mal, un passé douloureux, les tentations vénéneuses, les contingences sociales. Une plume libre et rythmée, des dialogues punchy donnent chair aux personnages. Ce portrait complexe et original d’une femme moderne est tendu et nerveux comme un thriller.