Cher amour (roman)

GIRAUDEAU Bernard

Un homme (Bernard Giraudeau, Les dames de nage, NB juin 2007) se remĂ©more, rĂȘve, revit ses voyages, ses navigations (Amazonie, Chili, Philippines, cĂŽtes d’ErythrĂ©e, Cambodge), les affres du mĂ©tier d’acteur, ses rencontres, sa maladie, sa passion des femmes
, au fil de lettres qu’il adresse au Cher amour, une inconnue dont on ne sait si l’auteur l’a dĂ©jĂ  rencontrĂ©e, si elle appartient Ă  l’avenir, ou n’est qu’un simple fantasme.

 

Ni roman, ni rĂ©cit, ni carnet de voyage, ces lettres-prĂ©texte, jeu d’images, de miroir et de mystification entre rĂȘve fiĂ©vreux et dĂ©lire verbal, dĂ©concertent tout d’abord. Curieux texte en effet que cet ensemble foisonnant de pages, ces histoires dans l’histoire, aux frontiĂšres du rĂ©el et de l’imaginaire, et pourtant si puissamment authentiques. Difficile d’en rendre compte alors que cela ne correspond Ă  aucun genre littĂ©raire rĂ©pertorié ; difficile de se forger une opinion autre que totalement subjective sur ces gens, ces pays, ces sentiments si personnels, alors qu’on s’enfonce dans la lecture entre enthousiasme et exaspĂ©ration. Mais peu importe, ce qui compte c’est la rencontre inattendue avec ce talent dĂ©sordonnĂ© et crĂ©ateur qui jaillit Ă  chaque ligne, imprĂ©visible, inĂ©gal, hĂ©tĂ©roclite, vivant. Inclassable. Tout entier Ă  prendre ou Ă  laisser.