N’y pense plus, tout est bien

MARET Pascale

Martin avait 13 ans quand son père a massacré sa mère, sa soeur et son frère ; lui cuvait une première cuite. Cinq ans plus tard, l’adolescent bouboule a perdu ses kilos en surcharge et décide de rechercher son père qu’il pense réfugié dans une secte en Patagonie. Avec ses économies et son héritage, il embauche un enquêteur qu’il accompagne en Amérique du Sud. Après un début dramatique, le récit décrit un périple un peu laborieux – le budget est serré – mais haut en couleur, ponctué de chansons de Bob Dylan (comme le titre). Le grand Black enquêteur traîne partout sa collection de Bob Morane et l’interprète argentin, amateur comme de juste de Carlos Gardel et de tango, ne lui cède rien du côté du pittoresque. La route est longue, ponctuée de rencontres, notamment les membres de la secte plus qu’allumée, mais elle ne s’achève pas là. Et Martin a le temps de méditer sur sa quête. Que veut-il ? Demander une explication à son père ? Venger les siens ? Au fil des kilomètres, le jeune homme mûrit, s’autorise à revivre. Contée sans pathos, une épopée picaresque souvent drôle, et une renaissance réussie. (R.F. et A.T.)