My name is Billie Holiday

Sarah Remington est fille unique. Ses parents ne boivent pas, ne fument pas, n’écoutent pas de musique et mènent une vie sclérosée et sans chaleur semblant cacher une souffrance. À l’âge de douze ans, Sarah découvre en fouillant dans leurs affaires des indices troublants – en particulier des disques de la chanteuse de jazz Billie Holiday et une biographie d’elle dédicacée à son père – qui lui laissent supposer des secrets enfouis. Voici un très bel hommage rendu à Billie Holiday par Viktor Lazlo (La femme qui pleure, NB avril 2010), chanteuse elle-même. Brodant sur la vie tragique de l’artiste, celle-ci lui prête un amour fulgurant mais fugitif avec un homme. Par petites touches successives, entre passé et présent, elle suggère avec beaucoup de délicatesse à quel point l’obsession de cet homme a bouleversé la vie de sa famille, figée comme dans un arrêt sur image. Mère et fille sont émouvantes dans leur fragilité qui fait écho à celle de la chanteuse. On reste sur une impression douce-amère.