Morts

TESSIER Philippe

Un mort embaumĂ© se fait rĂ©veiller par un groupe de squelettes menĂ©s par le Grand Charles. Ils ont besoin de lui pour jouer les intermĂ©diaires avec les vivants (lui, au moins, est prĂ©sentable). Mais arrivĂ© Ă  la surface, Joseph dĂ©couvre qu’il n’y a plus trace de vie : juste un champ de cendres. Que s’est-il passĂ© ? La Mort, au dĂ©sespoir, lui confie une mission : faire revenir la Vie. Mais oĂč la trouver ? Pourquoi pas dans un univers parallĂšle, suggĂšre Albert E., qui s’attelle Ă  la conception d’un tombeau dimensionnel, tandis que Jules V. est chargĂ© de crever les nuages avec son bateau volant. Avec un humour noir et malicieux de gamin iconoclaste, l’auteur raisonne sur l’Ă©tat de dĂ©cĂ©dĂ©, joue Ă  donner vie aux squelettes d’illustres figures historiques (hommes politiques, savants, artistes) et recrĂ©e de façon ludique toute une effervescente sociĂ©tĂ© de morts. Les clins d’oeil des titres de chapitres sont savoureux. Si l’on passe sur l’ambiance rĂ©ac entretenue par le hĂ©ros narrateur (la vie moderne, sa dĂ©cadence, son humanitĂ© stupide et beaucoup de clichĂ©s sur le thĂšme) et le sexisme qui met en avant les grands hommes tandis que les femmes jouent un tiers rĂŽle, on peut s’amuser avec cette fantaisie macabre.  (M.D. et T.R.)