Mon vieux

LONCHAMPT Bruno

Marek, 17 ans et doué pour les ennuis, vole une voiture pour assurer sa première livraison de drogue au caïd de la cité, Émir. Il a juste le temps de se débarrasser du sac avant d’être attrapé par la police. Il écope de trois mois de travaux d’intérêt général dans une maison de retraite ; ça ne l’amuse guère, mais ce n’est rien à côté de la perspective de rembourser sa marchandise à un Émir très menaçant. À l’Ehpad, il découvre un microcosme mi-endormi mi-bigarré et sympathise avec Raymond, un ancien gangster qui a justement un magot enterré en Normandie depuis 20 ans…

L’écriture rythmée et savoureuse de Bruno Lonchampt, pleine de verve, de gouaille bien dosée, est parfaite autant pour décrire les galères de Marek que les démêlés de la maison de retraite, antichambre animée de la mort. Au contact de Raymond et de ses vieux amis, on passe progressivement des embrouilles de quartier aux marges du grand banditisme. Des scènes cocasses trompent l’ennui de la cité ou de l’Ehpad, et l’angoisse de la mort qui rôde. Moins convaincant dans l’émotion, le roman excelle dans les scènes de groupe et les dialogues truculents. Un Tontons flingueurs remis au goût du jour ! (M.D. et P.E.)