Moi le Glorieux

BELEZI Mathieu

Moi, le Glorieux est le vaniteux substantif dont se targue le narrateur, Albert Vandel, 150 ans et presque autant de kilos. Ancien capitaine sanguinaire de l’armĂ©e française, il a participĂ© activement Ă  la colonisation de l’AlgĂ©rie, dont il est l’un des plus riches colons en ce dĂ©but des annĂ©es 1960.  Mais La guerre fait rage, l’AlgĂ©rie française se dĂ©fait, les derniers pieds-noirs quittent le pays 
 mais pas lui. Au cri de ralliement de « ils ne m’auront pas », dans sa villa grandiose, protĂ©gĂ©e par des lĂ©gionnaires armĂ©s jusqu’aux dents, puis dans un fort retranchĂ© en compagnie de « onze vieux fous de colons », il ne renonce pas, tout en se remĂ©morant avec orgueil les hauts faits de sa vie de potentat.

Moi, le Glorieux clĂŽt la trilogie de l’histoire coloniale algĂ©rienne commencĂ©e avec Attaquer la terre et le soleil, rĂ©compensĂ© de plusieurs prix. Dans un style Ă©blouissant oĂč le torrent des mots emporte crescendo jusqu’au final, on assiste tout Ă  la fois Ă  un opĂ©ra bouffe tragique, Ă  une fable orgiaque, gargantuesque et baroque ; qui a entre autres le mĂ©rite, via ce personnage tout-puissant et fantoche, de plonger le lecteur dans la Grande Histoire de France, jusqu’à l’écƓurement. Un livre qu’il faut lire ! (M.-T.D et C.H)   Â