Celles qui se perdent

RISTIĆ Sonia

Entre Paris et le bassin d’Arcachon, six femmes racontent un moment particulier de leur vie ; JosĂ©phine, qui ne peut plus sortir de chez elle et vit au rythme des rĂ©seaux sociaux, DaphnĂ©, dans la phase cruciale d’une sĂ©paration : le partage des objets supposĂ©s de valeur, Florence qui se lance Ă  corps perdu dans la transformation d’une maison de campagne en maison d’hĂŽte etc.

Chaque histoire fonctionne comme une courte nouvelle, un rĂ©cit qui dĂ©bute sans complexe in media res pour nous mener Ă  un dĂ©nouement ouvert. On y fait son plein de tendresse, d’indulgence et de sourire auprĂšs d’une hĂ©roĂŻne souvent accompagnĂ©e d’un double sorti brusquement de nulle part, qui fait avec elle un bout de route, ou plus. Le ton est lĂ©ger pour raconter des coups de tĂȘte, des Ă©chappĂ©es belles ou pas, sans se (et nous) noyer dans le drame qui a prĂ©cĂ©dĂ© et qu’on veut oublier ! L’habiletĂ© de la romanciĂšre est de faire s’imbriquer comme les piĂšces d’un puzzle l’ensemble de ces nouvelles, les personnages se croisant ou se retrouvant dans une construction qui prolonge ou explique chaque Ă©pisode. Un artifice de construction qui ravit quand on le dĂ©couvre et ajoute Ă  ce florilĂšge de moments au fĂ©minin le plaisir de leur prolongation. Les vignettes colorĂ©es et stylisĂ©es qui installent chaque chapitre dans un quotidien pimpant donnent du peps Ă  ces clins d’Ɠil au monde fĂ©minin. (C.B et S.H)    Â