Miroir brisé

RODOREDA Mercè

Salvador Vallauris vient d’épouser la très belle Teresa, une jeune femme d’humble origine, et l’installe dans une somptueuse propriété près de Barcelone. Les années s’écoulent sereinement. Sofia, leur fille, mariée à son tour, vit auprès de ses parents avec son époux et ses deux fils. Dans le superbe isolement de la propriété familiale, Teresa et Sofia, repliées sur leurs secrets, régissent avec autorité famille et nombreuse domesticité et assistent aux drames familiaux et aux deuils avec une certaine indifférence.

 

Cette ample fresque retrace l’apogée et le déclin d’une riche famille catalane entre le début du XXe siècle et la guerre civile espagnole. Deux figures féminines ambitieuses, Teresa et Sofia, dominent le récit. Égoïstes, elles se soucient peu de leurs proches. Le trait est cruel pour ces femmes gâtées, mais il est beaucoup plus tendre pour les domestiques, témoins des moindres faits et gestes. Publié en 1974, ce roman au charme un peu suranné et au rythme languissant restitue minutieusement l’atmosphère de cette société brillante qui jette ses derniers feux.