La tante marquise.

AGNELLO HORNBY Simonetta

L’histoire d’une petite baronne aux cheveux roux éclatants, que sa mère a rejetée dès sa naissance, est contée par sa nourrice Amalia. La Sicile a vu, en 1860, débarquer Garibaldi chassant les Bourbons : violences extrêmes, prérogatives de la noblesse mises à mal, installation de la mafia. Dans ce monde en changement, Costanza Safamita joue un rôle de plus en plus important, ses deux frères se souciant peu de s’occuper des terres. Son père lui manifeste sa tendresse, la protège, l’intéresse aux domaines. La vie quotidienne des Safamita est contée avec une certaine amertume : visites au couvent des soeurs, conversations des servantes, secrets inavouables, séjours à Palerme, bals, réceptions, amour du frère aîné pour la fille d’un maréchal-ferrant mais aussi exactions, difficultés dans les campagnes. Mariée sans enfant, Costanza est devenue La tante marquise. L’auteur, d’une famille de l’aristocratie sicilienne, avait écrit L’Amandière (NB juillet 2003) en utilisant, comme ici, de courts chapitres aux titres évocateurs. Cette fresque colorée, odorante et dure, est l’histoire nostalgique d’un monde qui se défait.