Mira et le Mahatma.

KAKAR Sudhir

En 1925, Madeline Slade fut admise, Ă  trente-trois ans, dans l’ashram de Gandhi, Ă  Ahmedabad, sur recommandation de Romain Rolland. On s’en offusqua Ă  Londres : elle Ă©tait la fille d’un amiral de la Royal Navy qui avait Ă©tĂ© un des hauts dirigeants de l’administration britannique en Inde, Ă  laquelle Gandhi s’opposait pacifiquement mais spectaculairement. L’auteur, qui fut son professeur de hindi Ă  l’ashram, a bien connu Madeline, devenue Mira. C’était une femme ardente en quĂȘte de soi, dont les sentiments pour Gandhi furent initialement ambigus, alors que, d’ailleurs bien plus ĂągĂ©, il se voulait le pĂšre de tous ses disciples.

 

TrĂšs honnĂȘtement, l’auteur a qualifiĂ© son tĂ©moignage de roman, car il a complĂ©tĂ© sa documentation, parfois discontinue, par des courriers et un journal intime supposĂ©s, pour Ă©tayer ses souvenirs. Cette intĂ©ressante observation psychologique qui se lit sans grand effort, apporte aussi un Ă©clairage parfois inattendu sur certaines facettes de la personnalitĂ© de Gandhi ainsi que sur la vie en ashram.