L’incendie de la maison de George Orwell

ERVIN Andrew

Ray, bonne trentaine, AmĂ©ricain, dĂ©barque dans l’üle de Jura en Écosse. Il gagnait trĂšs bien sa vie Ă  Chicago dans la publicitĂ© sur internet et se voyait un avenir prometteur. Tout s’effondre lorsque son Ă©pouse lui annonce son dĂ©sir de divorcer : il remet en cause son mode vie et son mĂ©tier… Ayant lu et aimĂ© 1984 de George Orwell, il dĂ©cide, pour se reconstruire, de s’exiler pour habiter la maison oĂč le cĂ©lĂšbre auteur aurait conçu son livre, dans un dĂ©cor sauvage et dĂ©solĂ©. Ce « yankee » se heurte Ă  l’hostilitĂ© des locaux – surtout l’un d’entre eux – qu’il combat en engloutissant des litres de whisky.  Le thĂšme est attractif et laisse espĂ©rer un bon moment dans un cadre aussi insolite. L’atmosphĂšre lourde, faite de nuit, de pluie, de violence, laisse place cependant Ă  des trouĂ©es de lumiĂšre : une lente renaissance est possible. Quelques rĂ©flexions sur Georges Orwell et notre monde d’aujourd’hui (tout autant conditionnĂ© que celui du cĂ©lĂšbre livre) s’insĂšrent dans le parcours et les Ă©preuves subies par le personnage principal, en Ă©tat quasi permanent d’ivresse et sans grand relief. La « dĂ©fense et illustration » des whiskies pure malt sauve partiellement ce premier roman, mais sans nous griser. (P.B. et A.Le.)