Max Lurie passe à table

SIDLEY Steven Boykey

Venice, quartier balnéaire de Los Angeles. À trente-trois ans, Max Lurie s’essaie au podcast, média à la mode. Son émission hebdomadaire connaît un succès inattendu. Il y raconte sa vie quotidienne de célibataire, en la déformant si besoin : déboires sentimentaux, maladie du père, rencontre avec un marginal inquiétant, achats illégaux sur le « darknet », etc. Lorsqu’il est poignardé par un voleur de sac à main à la sortie d’un restaurant, son nombre d’abonnés monte en flèche…  Comme dans les précédents romans de l’auteur (Harold Cummings prend la tangente, HdN novembre 2018), le protagoniste est emblématique des failles et des dérives de la société américaine moderne. Ici, la recherche de notoriété et d’exposition médiatique animent un anti-héros nombriliste englué dans des situations absurdes. Les chapitres qui décrivent les journées de Max Lurie et ses mésaventures alternent avec les transcriptions de la représentation idéalisée ou comique qu’il en donne au micro. Même si c’est au second degré, la prise de conscience finale du podcasteur introduit des couleurs philosophiques et morales mal assorties au ton satirique et anecdotique du reste du roman. Distrayant mais inégal.  (T.R. et L.D.)