À malin, malin et demi

RUSSO Richard

Une petite ville américaine, North Bath, riche en échecs et en désastres, est jalouse de sa jumelle à qui tout réussit. À Bath, même le cimetière est raté, les gens confondent amour et violence, et vivent dans la crasse et l’alcool. Raymer, chef de la police locale, médite sur la sottise de ses compatriotes et ses ratages personnels, nombreux. Il n’a toujours pas trouvé qui il était, comme le lui demandait son ancien professeur…  On commence sinistrement par de terribles intempéries, puis viennent l’humour noir, les descriptions pince-sans-rire, et des catastrophes en chaîne racontées sur un ton guilleret : cette chronique apocalyptique ne manque pas de sel (Ailleurs, NB décembre 2013). Même les protagonistes les plus obtus ont des côtés intéressants, et on va de surprise en surprise ! L’antique récit de la corruption politicienne comporte des épisodes jubilatoires, les bars glauques et les salauds qui persistent dans cette voie, aspects sordides de la vie, dégagent une vitalité qui séduit et fait désirer la suite de l’histoire, les étangs noirs, les cercueils à la dérive…  (E.B. et A.Be.)