Habituée à la vie de manoir, élevée par un prêtre qui lui a enseigné le grec, le latin et la vie des saints, Matilda, orpheline de quatorze ans, accepte mal d’être confiée par son protecteur à une rebouteuse qui veut en faire son assistante.
La médecine du Moyen-Âge est évoquée de manière très vivante par le style, la richesse de vocabulaire et une documentation solide que l’auteur explique en fin d’ouvrage. Le récit s’apparente cependant beaucoup plus à un roman d’apprentissage qu’à un roman historique. L’élévation de l’âme, l’ascétisme religieux, l’intelligence théorique s’opposent ici à l’intelligence pragmatique, à la générosité humaine. Après une période de rejet, Matilda observe, réfléchit et apprend à penser par elle-même. Auprès de l’étonnante personnalité de la rebouteuse, elle comprend que sauver son âme est moins important que sauver les vies, et que guérir exige plus que du savoir théorique. Passionnant.