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La Pologne du rideau de fer et de Jaruszelski est vue avec les yeux de Marzi. La fraîcheur, la vivacité, l’épaisseur humaine en font un volume exceptionnel. Les jeux favoris de l’enfant – jouer, vêtue de la robe de mariée de sa mère, et dans l’ascenseur, le rôle du Pape descendant d’avion, crier dans le vide-ordures, sonner aux portes… – alternent avec les queues interminables lors de l’arrivage de carpes (le poisson est conservé vivant dans la baignoire) ou de rouleaux de papier hygiénique (qu’on accroche au cou de Marzi pour la plus grande honte de l’enfant), avec le séjour chez la tante Nusia à la campagne,la première communion solennelle…
Le graphisme, en bichromie grise et rouge, allie une feinte naïveté, pleine de poésie, à un réalisme précis, élégant et simple. Reprise de planches parues dans le journal Spirou : recomposées avec quatre images par page recolorisées, et augmentées de dessins inédits. Un roman graphique plus nettement destiné aux adultes que les albums cartonnés. Voir Le Bruit des villes analysé dans ce numéro.