Malva

PEETERS Hagar

Malva, fille unique de Pablo Neruda, meurt en 1941 Ă  huit ans, totalement oubliĂ©e par son pĂšre qui abandonne Ă  son sort sa premiĂšre Ă©pouse pour mieux se consacrer Ă  son art et Ă  d’autres amours. La petite fille, hydrocĂ©phale et handicapĂ©e, communique dans l’au-delĂ  avec d’autres enfants livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes et confie ses tourments Ă  Hagar Peeters, fille d’un journaliste hollandais qui a couvert l’histoire tragique du Chili sous Allende et Pinochet.  L’hĂ©roĂŻne, qui porte le nom d’une fleur aimĂ©e par le poĂšte, la mauve des mers, dit longuement sa souffrance d’avoir Ă©tĂ© rejetĂ©e Ă  deux ans par un pĂšre qui la juge disgracieuse et la mĂ©taphorise en « point-virgule » tout en militant pour les damnĂ©s de la terre. Elle trouve une forme de consolation en dialoguant avec Oskar, le « tambour » de GĂŒnter Grass, la fille de James Joyce et le fils d’Arthur Miller, enfants difformes ou malades, nĂ©gligĂ©s par leurs gĂ©niteurs. Il lui arrive aussi de frĂ©quenter Socrate, Goethe ou Federico Garcia Lorca, tant admirĂ© par son pĂšre. Le roman retrace avec un certain bonheur, mais de maniĂšre trop dĂ©cousue et redondante, la vie d’un poĂšte hĂ©doniste et charismatique, militant communiste convaincu. (A.K. et A.Be.)