Malarrosa

RIVERA LETELIER HernĂĄn

Atacama, dĂ©sert chilien hostile entre CordillĂšre et OcĂ©an. La pluie est exceptionnelle, la vie organique quasi absente et le salpĂȘtre abondant. Son exploitation a attirĂ© les hommes, mais au dĂ©but du XXe siĂšcle elle dĂ©cline. Les rĂ©voltes ouvriĂšres sont rĂ©primĂ©es dans le sang. Yungay, village bruissant de drames, de sexe, de parties de poker homĂ©riques et de pugilats, agonise, abandonnĂ© par ses habitants. Restent Oliverio le colosse au coeur d’argile, Imperio, la « Madame » du bordel, Morgano le travesti, Saladino le flambeur malchanceux et sa fille Malarrosa, adolescente fine et silencieuse, mĂ»rie trop tĂŽt. Quel avenir pour elle dans ce monde minĂ©ral et brutal ?

 

Comme dans Le virtuose (NB mars 2008), l’auteur scĂ©narise le microcosme misĂ©rable mais jamais doloriste de cette terre miniĂšre ingrate. Il le fait sans amertume, mais, bien au contraire, avec imagination, tendresse et cocasserie. TrĂšs prĂ©sents, les personnages sont, sauf Malarrosa, tonitruants, hauts en couleur et vindicatifs. Les scĂšnes truculentes se succĂšdent et le style plein de verve, d’élans lyriques quand il faut Ă©voquer le chant des pierres ou le mirage du ciel, crĂ©e une atmosphĂšre d’une rĂ©elle intensitĂ©.