Maintenant que j’ai cinquante ans

SHARMA Bulbul

Cinquante ans juste, ou un peu plus, ou un peu moins. Pour ces femmes indiennes, parfois paysannes pauvres, plus souvent urbaines aisées, l’anniversaire ou le vieillissement provoquent une prise de conscience ou de décision qui va changer leur vie. Toutes, jusque-là, ont été entièrement dépendantes des traditions, de leurs parents, de leur mari et de leur belle-mère, enfermées dans leurs besognes limitées et routinières. Une veuve s’inscrit à un cours de salsa, transgression osée ; une épouse ramasse soudain quelques affaires et retourne dans sa province, abandonnant son mari aussi riche que tyrannique ; une belle-fille, véritable esclave, s’accorde à la mort de sa belle-mère les libertés refusées si longtemps…

 

Bulbul Sharma retrouve la plume légère et tendre de Mes sacrées tantes (NB juillet 2007) pour décrire une condition féminine terriblement dure pour des lecteurs occidentaux. Avec une compréhension fraternelle, elle accompagne ces femmes qui osent pour la première fois réaliser des désirs, vivre un peu de liberté, se découvrir elles-mêmes. De délicieuses odeurs de cuisine, les radotages des vieilles femmes, les papotages des amies s’entremêlent aux récits de ces touchantes nouvelles qui, à leur modeste manière, incitent à la révolte.