Machiavel

BORIAUD Jean-Yves

NĂ© Ă  Florence en 1469, dans la classe moyenne, NicollĂČ Machiavelli est davantage passĂ© Ă  la postĂ©ritĂ© par l’adjectif issu de son nom que par sa personnalitĂ© propre. D’une culture certaine, il a servi sa ville Ă  des rangs qui, sans ĂȘtre majeurs, lui ont confĂ©rĂ© le titre de chancelier-secrĂ©taire. ChargĂ© de missions auprĂšs d’États-Nations (France, Empire germanique
), de Villes-États (Milan, Pise
), des États pontificaux, il croise, avec des succĂšs entrecoupĂ©s de rares Ă©checs, Savonarole, les Borgia, les MĂ©dicis. Ces derniers lui infligeront le bannissement, pĂ©riode au cours de laquelle il compose l’essentiel de son oeuvre, Le Prince et L’Art de la guerre. Universitaire, latiniste, Jean-Yves Boriaud est aussi traducteur du Prince. Il situe le rĂŽle de Machiavel dans la Florence de la Renaissance. Il dĂ©montre comment sa percutante observation des hommes et des pouvoirs politiques et militaires lui a permis de devenir un efficace nĂ©gociateur, un diplomate habile, un rĂ©formateur. Pour lui, Machiavel prĂŽne la primautĂ© de la raison d’État, ne cĂ©lĂšbre pas le cynisme mais la ruse diplomatique plutĂŽt que la violence et la morale stricte. La multiplicitĂ© des personnages complique parfois un texte adossĂ© Ă  de solides connaissances. Il convient de bien s’imprĂ©gner de la copieuse et minutieuse chronologie initiale. (M.Ba. et C.R.P.)