Ma vie, ma vie magnifique.

MILLET Lydia

Oubliée dans la chambre d’un asile psychiatrique fermé, une femme raconte. Abandonnée, tout juste née, dans une boîte à chaussures, considérée comme mentalement déficiente, elle a été ballottée, durant son adolescence, de familles d’accueil en pensionnats, toujours souffre-douleur. Par la suite, tantôt exploitée par des employeurs peu scrupuleux, tantôt livrée à elle-même, elle a mené une vie errante. Un individu riche et corrompu l’a un jour enlevée ; après lui avoir imposé des sévices sexuels et l’avoir rendue mère, il l’a abandonnée en emmenant l’enfant. De cette existence exempte de joies, la femme ne veut garder que « les souvenirs doux », les humbles bonheurs tirés de la contemplation de la nature, d’un sourire ou des rares moments où elle a connu un peu de chaleur humaine.

 Joliment écrit, avec des mots simples et un grand talent évocateur, le récit émeut. On se prend de compassion et d’une certaine admiration pour cette âme naïve qui s’émerveille de si peu et rayonne d’amour. À travers le voile d’un esprit déficient selon les normes, elle imagine parfois de bien belles choses.