Terres promises

1945. Rentré de captivité, Raffaele s’installe à Gênes, puis à Milan, et fonde modestement une petite famille. Il est fier de sa fille Felicita, enfant facile et joyeuse. Mais Ester, la maman, exige de rentrer au village sarde qu’elle avait fui pour le continent en se mariant. Felicita y tombe amoureuse du fils d’une aristocrate locale. Enceinte, elle rompt les fiançailles et, sans explications, part vivre seule à Cagliari.  Dans la veine tendre et optimiste de Sens dessus dessous (NB mai 2016), Milena Agus suit une famille de petites gens sur trois générations. Devant les difficultés, certains voudraient rejoindre leurs Terres promises, mais ils sont souvent déçus quand les rêves tournent mal. L’héroïne principale, au prénom prédestiné, reste positive, imperméable à la méchanceté, généreuse et souriante, malgré les difficultés affectives, le surpoids, la sévérité d’une grand-mère, l’incompréhension d’une mère, l’indifférence d’un amoureux, le départ d’un fils. Pauvreté, maladie ou chagrin, rien n’entame son élan naturel pour les joies ordinaires, ni sa conviction qu’il est inutile de chercher ailleurs qu’en soi-même les promesses d’un bonheur simple. Un court roman, vif et plein de charme, qui illustre sans mièvrerie une théorie existentielle réconfortante et bienveillante.  (T.R. et M.-C.A.)