Ma vie d’imposteur.

CAREY Peter

Lors d’un séjour en Malaisie avec un individu louche mêlé à la mort tragique de sa mère, Sarah, directrice d’une revue littéraire londonienne, découvre dans un sordide quartier de Kuala Lumpur un poète australien, Chubb, qui connut une certaine notoriété mais a échoué là, où il vit misérablement comme réparateur de bicyclettes. Ce Chubb cherche à lui vendre les poèmes inconnus, mais qui paraissent géniaux à Sarah, d’un certain McCokle. Or, celui-ci est né de son imagination. Mais cette mystification a échappé à son auteur : sa créature s’est incarnée dans un homme en chair et en os (un autre imposteur ?) qui a laissé une fille.

 

Ce roman, habilement tissé et évocateur d’un pays fascinant et complexe, est un brillant développement psychologique brodant sur le vrai et le faux. Il mérite l’effort du lecteur pour en suivre les subtils méandres. Peter Carey s’est fait connaître par d’autres récits, moins ambitieux, évoquant avec vigueur et humour la difficile intégration des immigrés irlandais en Australie (Véritable histoire du gang Kelly, NB avril 2003).