L’obéissance

SUREAU François

1917. Le bourreau de Paris est dépêché en Belgique avec sa guillotine pour une exécution capitale. Il faut traverser les lignes ; quatre cents kilomètres au milieu des armées ! Les ordres sont les ordres. Heureux d’échapper à l’ennui de Vincennes, les volontaires de l’escorte se demandent cependant à quoi rime cette “chevauchée de la Veuve” conçue par quelque bureaucrate. Sobrement les écrits alternent : missives administratives illustrant l’aberration de la situation, lettres de civils et récits des militaires. Comme la guerre, ils charrient des cadavres, mais comme les soldats, François Sureau sait son métier et ne s’attarde pas.

 

Dans ce court et impeccable roman, la précision des mots rapporte la rigueur militaire tandis que les détails avivent l’imagination. Ils disent la solitude dans le fracas des bombes, la misère des villages détruits, l’odeur balsamique des morts. Loin de l’Égypte (Les Alexandrins, NB avril 2003), l’auteur poursuit ses méditations sur la vie, toujours teintées d’humour.