L’Homme-Alphabet

GROSSMAN Richard

Le narrateur, un dĂ©sĂ©quilibrĂ© mental profondĂ©ment perturbĂ© par une enfance douloureuse, a commis, dit-il, deux meurtres : celui de son pĂšre, son tourmenteur de toujours, et « tous les autres ». AprĂšs une vingtaine d’annĂ©es passĂ©es en prison, le voilĂ  libre. SurnommĂ© « l’Homme-Alphabet », car son corps est entiĂšrement tatouĂ© de lettres, il est devenu un poĂšte trĂšs controversĂ©. Apprenant que sa fiancĂ©e Barbie, une prostituĂ©e de luxe, est menacĂ©e de mort, il part Ă  sa recherche, prĂȘt Ă  punir tous ceux qui voudraient l’en empĂȘcher. Et ils sont nombreux, tous aussi dĂ©jantĂ©s les uns que les autres.

 

Ce livre singulier, mĂ©lange de polar et de roman noir, a Ă©tĂ© publiĂ© aux États-Unis en 1993. L’auteur donne libre cours Ă  l’expression des dĂ©lires oniriques de son hĂ©ros. Il joue avec les mots – il en invente aussi – et avec la typographie. De nombreuses pages, constituĂ©es uniquement de rĂ©pĂ©titions de mots et lettres, n’ont qu’un effet visuel. D’autres, chaotiques, ne sont que fulgurances et hallucinations, Ă  la limite du surrĂ©alisme et de l’abstrait. Original et inventif ? Certes. Abscond ? Aussi. Supercherie ou phĂ©nomĂšne de mode ? Peut-ĂȘtre.