Les vrais champions dansent dans le blizzard

ALEXANDER Kwame

À quelques jours des grandes vacances, Charlie est toujours enfermĂ© dans sa douleur. Il a vĂ©cu en direct la mort de son pĂšre, son hĂ©ros. La perspective de passer l’étĂ© chez ses grands-parents est loin de l’emballer. Taciturne au dĂ©but, il sort peu Ă  peu de son mutisme grĂące Ă  une grand-mĂšre aimante et un grand pĂšre plein d’énergie qui l’oblige Ă  travailler au jardin, l’emmĂšne faire de grandes promenades dans la nature et lui propose de l’accompagner au Centre de loisirs oĂč il est bĂ©nĂ©vole. Sa cousine, elle, l’encourage Ă  se joindre Ă  une partie de basket ; l’adolescent reprend goĂ»t au sport qu’il aimait tant.

 Tout en pouvant se lire sĂ©parĂ©ment, ce titre fait suite Ă  FrĂšres (Livre du mois, mars 2018) qui avait surpris et sĂ©duit par un texte slamĂ© qui rendait sonore le rythme des Ă©vĂ©nements. L’auteur tente de retrouver la mĂȘme veine, avec moins de rĂ©ussite, la torpeur de l’adolescent se prĂȘtant peu au rythme syncopĂ© du slam, en dehors de quelques dialogues aux rĂ©pliques brĂšves. Le livre est un beau roman d’apprentissage qui voit un adolescent sortir de sa coquille et prendre en compte la souffrance de l’autre. Son grand-pĂšre a perdu un fils. Son Ă©motion, visible un matin, libĂšre les larmes retenues. (A.-M.R. et C.B.)