Les Suprêmes chantent le blues

MOORE Edward Kelsey

Le mariage d’un couple d’octogénaires très implantés à Plainview, en Indiana, fait revivre la petite ville, d’autant que El Walker, ami du marié et guitariste mythique de blues, joue à cette occasion son morceau d’anthologie. El retrouve Odette, Clarice et Barbara Jean, inséparable trio d’amies qui partagent leur quotidien entre leur église, leur famille et les problèmes liés à un passé difficile.  El, fil conducteur du roman, est entouré de multiples personnages qui se relaient pour évoquer leurs liens, serrés ou distendus, depuis leur jeunesse en 1960. Souvenirs parfois drôles, toujours sympathiques, à la description souvent touffue. Exposés à la première personne par chacune des amies, ou sur le ton de la narration, ils reconstituent le puzzle de la vie de ces habitants de la communauté noire déjà présents dans Les Suprêmes (NB mai 2014). On y croise quelques fantômes très vivants, une paternité heureusement réactivée, des retrouvailles à Chicago dans des clubs de jazz et un accomplissement de musicienne classique. Ce roman dynamique, auquel on se connecte parfois avec difficulté, reste imprégné du charme et de la nostalgie d’une jeunesse enfuie et d’une tendre solidarité.  (A.C. et M.S.-A.)