Les oiseaux d’Auschwitz

SURMINSKI Arno

Au dĂ©but des annĂ©es quarante, Marek, un Ă©tudiant en art, est prisonnier Ă  Oswiecim, un camp presque ordinaire, situĂ© entre la Vistule et la Sola, prĂšs d’un village au « joli nom allemand de Birkenau », sur la trajectoire de multiples oiseaux migrateurs. Un des gardes SS, biologiste de formation, obtient d’étudier les richesses ornithologiques locales. Le jeune dĂ©portĂ© lui est confiĂ© pour l’assister dans ses recherches. Pendant que l’Europe est Ă  feu et Ă  sang, alors que l’horreur se vit au quotidien, les deux hommes partagent un Ă©quilibre fragile. À l’écart des rĂ©alitĂ©s, les pieds dans l’horreur sordide et morbide, la tĂȘte tournĂ©e vers le ciel, ils passent les saisons Ă  observer une nature indiffĂ©rente, immuable, que guide la seule horloge biologique.

 

L’antagonisme entre l’oiseau, symbole de libertĂ©, et le drame de l’enfermement dans les camps parle de lui-mĂȘme. Plus que pudique, le ton est dĂ©tachĂ©, distanciĂ©, presque froid. Arno Surminski, dont le premier roman, Jokehnen, chronique d’un village des confins allemands (NB janvier 2003), avait Ă©tĂ© saluĂ© par la critique, tire son inspiration de personnages ayant existĂ©. Une fiction oĂč force et Ă©motion se mĂȘlent avec bonheur.