Les merveilles du monde invisible.

GATES David

Dix nouvelles se déroulant entre New York et la côte est des États-Unis opposent souvent la rusticité de la campagne et la sophistication artificielle de la ville. Elles s’attachent surtout à tracer des portraits d’hommes et de femmes, principalement des couples, qui ne comprennent pas pourquoi ceux-ci échouent, s’accommodent mal de leur existence, même s’ils ont culture, humour et aisance matérielle. Ils luttent, se cherchent, se trompent, se déchirent, chacun semblant incapable d’accorder à l’autre l’attention suffisante. Beaucoup tentent d’oublier leur misère individuelle, leur sensation de vide, par la consommation d’alcool et/ou de drogue. Ils n’éprouvent que de rares moments de joie et souffrent de solitude. Bref, Les merveilles du monde invisible leur échappent.

L’auteur décrit avec acuité l’instant où tout bascule, parfois par des retours en arrière. Même si certaines allusions, chansons ou films peuvent échapper au lecteur, l’essentiel est dit sur cette société américaine fragile. Sous une apparente légèreté, l’auteur distille une vision pessimiste. On retrouve la justesse des analyses, le ton, les dialogues vifs et naturels de Preston Falls (N.B. juil. 2002).