Les Filles d’Ennismore

FALVEY Patricia

1900, Irlande du Nord. Une magnifique propriĂ©tĂ©, Ennismore. Ses propriĂ©taires, les Bell, d’origine anglaise, l’habitent, avec un abondant personnel local. Victoria Bell, huit ans, la petite derniĂšre, s’ennuie
 À sa demande, la fille du mĂ©tayer, Rosie, devient sa camarade de classe et de jeu, ce qui n’enthousiasme pas leurs parents respectifs. Les filles grandissent, leurs destins les sĂ©parent, tandis qu’éclate la guerre de 14 et que l’Irlande s’embrase.  Le pays est dĂ©crit avec amour et poĂ©sie, la vie quotidienne des chĂątelains et de leur personnel observĂ©e Ă  la loupe ; les diffĂ©rences sociales, mises en Ă©vidence, semblent infranchissables, mais l’amour, l’amitiĂ©, brouillent les cartes. En contraste, la misĂšre de Dublin, et le luxe insouciant des riches propriĂ©taires, la haine de l’envahisseur anglais et le rĂ©veil de la culture gaĂ©lique. Les personnages, attachants, font corps avec l’actualitĂ©. L’auteure, irlandaise de souche vivant aux États-Unis, met en scĂšne un changement Ă  la fois politique et social incarnĂ© par les deux amies d’enfance. Les prĂ©jugĂ©s rĂ©sonnent comme des jugements, transformant les ĂȘtres en caricatures, mais d’autres personnages, en avance sur leur temps, montrent gĂ©nĂ©rositĂ© et courage, au prix de leur vie. Ce roman d’amour frĂ©missant du dĂ©sir de libertĂ© se lit d’une traite. (E.B. et C.-M.T.)